1. |
Devant moi
04:25
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DEVANT MOI
je m’en vais sur un chemin que j’ai choisi
et je vais faire de mon mieux
devant moi je vois le ciel qui s’éclaircit
pour les jeunes comme pour les vieux
ceux qui ne veulent pas passer leur vie en enfer
n’ont plus qu’une seule chose à faire
s’en aller sur un chemin qu’ils vont choisir
pour bâtir leur avenir
devant moi je vois l’Histoire qui se déroule
du début jusqu’à la fin
devant moi je vois les empires qui s’écroulent
et les sommets qu’on n’a pas encore atteints
je m’en vais sur un chemin où il fait beau
tous les jours et toutes les nuits
j’ai envie d’aller toujours un peu plus haut
malgré le temps qui s’enfuit
si tu meurs sans avoir connu le bonheur
il n’y aura pas de repos
choisis un chemin qui convient à ton cœur
tu seras bien ta peau
devant moi je vois l’Histoire qui se déroule
du début jusqu’à la fin
devant moi je vois les empires qui s’écroulent
et les sommets qu’on n’a pas encore atteints
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2. |
J'ai pris le temps
03:50
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J’AI PRIS LE TEMPS
les jours dans
nos lignes de main
forment un train de cailloux
sur un chemin de brume;
un cri brûlure de froid
dans la fumée
des cheminées du cœur;
et la vie continue
avec ou sans
notre permission;
le soleil
se lève et se couche
depuis toujours
et à jamais peut-être
c’est pourquoi
j’ai pris le temps
le temps qui passe et
qui veut se faire prendre
comme un chat qui s’ennuie
les jours passent
devant nos yeux
comme des voitures
sur une autoroute;
paysages fuyants
par la fenêtre
du quotidien
et la vie nous échappe
entre les lignes
et dans la poussière;
au bout de
notre sang
le vent verse l’orage
du côté de l’ombre
les jours sous
notre nez
passent rapidement
mais on sent leur poids;
pourtant reste un parfum
qui court dans les ailes
des instants lucioles;
et des notes de guitare
scintillent sur la route
quand nos regards se croisent;
le bonheur
nous fait des clins d’œil
et nous appelle
du bout des lèvres
c’est pourquoi
j’ai pris le temps
le temps qui passe et
qui veut se faire prendre
comme un chat qui s’enfuit
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3. |
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QUAND LA MÉMOIRE SERA OUVERTE
nous traverserons la musique
chaque ligne de nos corps
les tempêtes de feuilles qui emportent les plages
les océans noyés dans nos regards
chaque vision chaque contact avec toi
cinéma dans mes veines
une autre séquence une autre soif
jusqu’à fermer les yeux
jusqu’à retirer mes mains
pour enregistrer ta présence par tous les sens
à pleine intensité
quand la mémoire sera ouverte comme un lapin
tu seras partout sur la terre
nous marcherons vers la suite de notre visage
les montagnes effacées par le souffle
rafraîchis comme après les grands orages
la nuit
dans des ruelles bleutées
des crânes fumants roulant à nos pieds
nous orchestrerons nos vibrations
le jour
des musiciens se dandineront
dans des champs de maïs
à bout de guitare
leurs cheveux fouettant leur cou
nous traverserons bien d’autres images encore
toute la rêverie du monde sans doute
tourbillon de territoires
le vent saura jusqu’à la démence
combien j’ai aimé ta présence
tes moindres frémissements
l’ambition universelle que j’aurai déposée
dans le simple fait de te voir vivre
quand la mémoire gonflée à bloc crèvera
nos regards s’évaderont de nos yeux
des lieux familiers et sans vie
nous apparaîtront habités
habitables depuis toujours
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4. |
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DANS LA GLACE D'UNE ÉTOILE
sur les premiers accords
qui me sont venus sous les doigts
j’ai pensé te parler ce soir
et peut-être même toute la nuit
la neige tourbillonne
dans les bras du grand février
pas mon temps préféré de l’année
mais quand t’es avec moi ça va
avant que les mots m’abandonnent
je veux ouvrir ma voix
avant de perdre ta magie
je veux entendre ton cri
avant de tomber de sommeil
je veux qu’on rêve ensemble
avant de gagner la raison
avant qu’il soit déjà trop tard
j’ai besoin de vivre sur tes lèvres
mon courrier électronique
s’entête à ne pas fonctionner
le téléphone se prend pour un fax
le futur laisse à désirer
mes rêves sont des voiliers
coincés dans la glace d’une étoile
mais l’hiver on peut se rendre à pied
sur des îles hérissées de voiles
avant que les mots m’abandonnent
je veux ouvrir ma voix
avant de perdre ta magie
je veux entendre ton cri
avant de tomber de sommeil
je veux qu’on rêve ensemble
avant de gagner la raison
avant qu’il soit déjà trop tard
j’ai besoin de vivre sur tes lèvres
quand je sors dans les rues
simplement marcher sous la neige
les lampadaires sont des soldats
postés devant chaque maison
le monde s’uniformise
j’aurais préféré qu’il s’unisse
les feux s’éteignent dans les cheminées
mais si t’es avec moi ça va
avant que les mots m’abandonnent
je veux ouvrir ma voix
avant de perdre ta magie
je veux entendre ton cri
avant de tomber de sommeil
je veux qu’on rêve ensemble
avant de gagner la raison
avant qu’il soit déjà trop tard
j’ai besoin de vivre sur tes lèvres
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5. |
Pause rivière
04:45
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PAUSE RIVIÈRE
entre deux rives de neige
l'écume endormie sur les ailes du jour
la rivière coule tout doucement
sa lenteur silencieuse
contraste avec la route
où l'on se dispute
l'espace disponible
la hargne et la grogne
au fond des moteurs
l'impatience pour mobile de l'action
une course à gagner
contre le vide
chaque instant une étape
cruciale
le long de chaque rive
des édifices macèrent leurs proies
et comme si tout ce qui n'en finit plus d'expirer
passait par là pour monter au ciel
une haute cheminée projette
éternellement
son haleine fétide aux quatre vents
entre le temps qui roule
et la vie qui déboule
dans l'anfractuosité des rêves calcifiés
dans la fracture de la lumière
la rivière coule tout doucement
jusqu'à mon coeur
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6. |
En haut
03:15
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EN HAUT
viens faire un tour
hors de la pyramide
sur un plus beau chemin
on peut aussi monter
loin des clameurs
des combats dans la boue
la vraie force de vie
nous emmène avec elle
en haut
en haut
pour que notre monde
demeure habitable
il faudra s’accorder
jouer dans le même orchestre
être au-dessus
de cette mêlée
prendre de l’altitude
prendre notre envol
en haut
en haut
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7. |
Trajets nocturnes
03:55
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TRAJETS NOCTURNES
assis à l’arrière de la voiture
blottis dans la nuit en mouvement
nous étions bercés par la radio
par des chansons mélancoliques
l’enfance était douce dans ces trajets nocturnes
le père assis devant au volant
nous n’avions qu’à nous laisser conduire
il nous ramenait à la maison
plus tard quand nous sommes devenus grands
la nuit a été à nous
sous les feux de la rampe et de la fête
nous sommes partis en tournée
un jour en marchant seul sur la rue
des cris d’oiseaux j’ai entendus
l’un d’eux volait encore
mais l’autre était blessé
dans le monde qui nous entraîne aujourd’hui
nous ne savons plus qui conduit
les demi-sommeils dans l’obscurité
sont peuplés d’êtres inquiétants
nos trajets incertains dans l’ombre des jours
nous cherchons des points de repère
des moments d’éveil parmi les rêves morts
pour nous ramener à la maison
quand nous avons commencé à voir trop grand
nous sommes redevenus petits
il faudrait plutôt enfin voir juste
et convier tout le monde à la fête
au-dessus d’un oiseau blessé
étendu sur le pavé
volait un autre oiseau
qui ne partirait pas
sans lui
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8. |
Maison bleue
03:40
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MAISON BLEUE
une maison bleue fenêtre éclairée
l’été à la tombée de la nuit
dans les vapeurs d’une rivière
et les effluves d‘épinettes
trop-plein de souvenirs
et manque d’avenir
un jour vient où demain
n’est pas un autre jour
demain n’est rien un rien qui fait mal
dans un corps attaché à un lieu
une maison bleue fenêtre éclairée
point de repère d’une famille
je pars à bord d’un train
dans la nuit sans fin de l’univers
un jour vient où demain
est un drôle de jour
j’écris un rêve je fais de mes mots
un endroit qu’il fait bon habiter
à l’échelle de cette planète bleue
chaque fois que je ferme les yeux
une maison bleue
fenêtre éclairée
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9. |
À bord d'un train
03:40
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À BORD D’UN TRAIN
derrière des herbes et des fleurs sauvages
surgit un train
ses roues résonnent sur le fer
il siffle et déjà son bruit s’éloigne
mais quelqu’un m’envoie la main
et je lui retourne son salut
à bord d’un train nous cherchons
à abolir la distance
entre ce soir et toujours
entre ce monde et nos rêves
je saute dans la beauté du monde
je prends l’express des nuages d’été
je n’ai pas de billet
aucun itinéraire
je joue de l’harmonica
dans les wagons vides des heures
à bord d’un train nous cherchons
à abolir la distance
entre ce soir et toujours
entre ce monde et nos rêves
je suis le passager
du mouvement de la vie
à quelle température
la chaleur est-elle vraiment humaine
par quel moyen voyager
pour enfin se rejoindre
à bord d’un train nous cherchons
à abolir la distance
entre ce soir et toujours
entre ce monde et nos rêves
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10. |
Les beaux soirs d'été
02:55
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LES BEAUX SOIRS D’ÉTÉ
le jour descend tranquillement
en dessinant sa lumière
sur l’herbe des parterres
et les toits des maisons
déjà je peux sentir
les premiers feux du soir
et regarder les choses
sous un autre éclairage
et j’entends monter de la terre
le chant de tout ce qui vit
je laisse s’étirer cet instant
où le monde enfin trouve la paix
comme les notes de musique
les jours ne sont que sept
et les mêmes couleurs
toujours enchantent le ciel
mais les beaux soirs d’été
le soleil prend son temps
la terre se parfume
en appelant la nuit
et les gens parlent moins fort
pour s’entendre aimer la vie
et j’ouvre les bras
en marchant vers l’harmonie
oui j’ouvre les bras
en marchant
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11. |
Ce qu'il y a après
04:05
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CE QU’IL Y A APRÈS
il y a devant et derrière la maison
un peu d’espace pour jouer encore
pendant qu’il fait assez clair sur ce bout de terre
où la joie bondit au coeur des jours
il y a l’enfant que je prends dans mes bras
pour qu’il voit la lune par-dessus le toit
sa joue collée contre la mienne
comme cet instant adhère à l’éternité
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12. |
Au fil des pas
03:15
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AU FIL DES PAS
des flocons dansent
avec des joies envolées
des enfants glissent
dans les failles du temps
le paysage épelle
son nom sur les visages
les arbres deviennent
des sculptures de ouate
le jour tombe doucement
avec la neige
la joie creuse un tunnel
et on fait d’autres découvertes
au fil des pas
dans la tempête de la vie
au fil des pas
flottent les meilleurs moments
au fil des pas
dans la tempête de la vie
au fil des pas
des pas
des pas
flottent les meilleurs moments
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Jean Perron Québec
Écrivain, musicien et artiste visuel, Jean Perron a publié 24 livres en plus de créer entièrement plusieurs albums de pièces instrumentales, de chansons et de poésie accompagnée de musique. Il réalise aussi des courts métrages, y compris des vidéos de certaines de ses compositions. ... more
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