1. |
Avant la noirceur
03:40
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AVANT LA NOIRCEUR
frémissant dans des restes de pluie
le reflet des tisons du jour
le crépuscule prend froid des voiliers reviennent
des couples se prennent par le bras
les regards fouillent l’horizon
les visages brillent d’une ultime lueur
allons chanter notre présence
notre passage parmi les vivants
allons célébrer notre chance
allons-y avant la noirceur
des oiseaux semblent se dépêcher
s’élancent de branche en nuage
d’écho en écho de bruit ancien en bruit neuf
on refait ce qu’on aime faire
de vent qui tombe en vent qui se lève
je me détourne de la rumeur
allons nous frotter au mystère
de ce qui émerge de rien
allons chanter notre naissance
allons-y avant la noirceur
fluide le ciel se remplit de nuées
de murmures
de signes
de gisements
tout est très clair
mais nous échappe quand même
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2. |
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BRÛLER SANS RIEN DÉTRUIRE
au coin de la rue parmi les nuages sombres
j’ai vu jaillir la flamme de vie
qu’elle était belle
par-dessus les toits des maisons
ces foyers un brin somnolents
à l’approche de la nuit
j’ai marché jusqu’à atteindre un espace ouvert
où je pourrais voir
dans la vastitude
la flamme de vie brûler sans rien détruire
elle se consume
dans l’âtre du crépuscule
entraînant dans sa lumière
le bois mort qui tient lieu de pensée
elle fait lever les yeux
elle invite à laisser place à l’élévation
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3. |
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CES JOURS QUI SE FONDENT
DANS LES SOIRS
le solstice d’été s’étire de juin à juillet
comme les jours chevauchent les nuits
le soleil transmet sa flamme aux feux de joie
qui apparaissent ici et là sur terre
en même temps que les étoiles dans le ciel
les plus longues journées se mêlent à la noirceur
au soir qui vient en prenant son temps
tout en nous redonnant le nôtre
nous toujours quelques pas derrière notre vie
cherchant à la rattraper
avant qu’elle ne s’éteigne avec le soleil
je trempe mes doigts dans le crépuscule
je fais chatoyer les notes de ma musique
et les mots que j’écris dans l’ombre dévorante
les mots mêlés fondus jumelés au silence
ainsi trouvent leur équilibre et s’harmonisent
les êtres et les choses en sursis
les histoires qui finissent et celles qui commencent
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4. |
Fenêtre ouverte
03:15
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FENÊTRE OUVERTE
j’ai dans la tête un pays de paysages
sur des chemins de reflets d’histoires
au cœur du monde et toujours le nez dehors
un art de vivre et d’être présent
des champs aux fleurs méconnues
sur une mer de verdure
éclats de couleurs
astres flottants au bout de leurs tiges
j’ai dans la tête un voilier de beaux nuages
ailes d’oiseaux au-dessus du temps
voguer avec les saisons et leur lumière
dans l’infini va-et-vient des routes
à la tombée du jour
la fenêtre ouverte
je chante à la guitare
le ciel se couche sur la rivière
j’ai dans la tête un pays de paysages
sur des chemins de reflets d’histoires
j’ai dans la tête un voilier de beaux nuages
ailes d’oiseaux au-dessus du temps
à la tombée du jour
la fenêtre ouverte
éclats de couleurs
astres flottants avec le courant
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5. |
Bouffée d'air
03:50
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BOUFFÉE D’AIR
(pièce instrumentale)
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6. |
Le balcon
03:05
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LE BALCON
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs !
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses !
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses.
Que ton sein m’était doux ! que ton coeur m'était bon !
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
Que l'espace est profond ! que le coeur est puissant !
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, ô douceur ! ô poison !
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison.
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton coeur si doux ?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses !
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes ?
- Ô serments ! ô parfums ! ô baisers infinis !
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7. |
Soleils couchants
03:15
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SOLEILS COUCHANTS
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.
Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêve,
Défilent, pareils
À des grands soleils
Couchants, sur les grèves.
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8. |
De près ou de loin
03:35
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DE PRÈS OU DE LOIN
dans les craquements des instants
on peut entendre des pas
des chuchotements un chant
une chute d’étoiles rue de l’infini
les saisons passées
les lumières trop claires
tout le mal qui s’est acharné
tout l’amour qui est encore là
les rires de bon cœur
et les pleurs de joie
glissent vers la suite du monde
dans l’eau des ruisseaux
tout fait son chemin le temps aussi
tout n’avance pas au même rythme
tout finit mais pas en même temps
quelqu’un nous fait signe au loin
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9. |
Détonations
03:25
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DÉTONATIONS
le réflexe d’aller d’une fenêtre à l’autre
et de scruter le décor habituel
maintenant chargé de mystères et de menaces
après ces détonations
un coup d’oeil vers l’immeuble d’en face
en bas de l’escalier rien à voir
ni dans la rue qui s’étire en bâillant
sous les yeux vitreux et rougis des façades
à l’approche d’une nuit sans nuages
aucun feu d’artifice
dans l’aura des grands paons de béton
pas de bombardement non plus heureusement
rien d’important en fait
rien à craindre ni à admirer
à l’horizon sans fumée donc sans feu
mais les détonations ne venaient pas de si loin
les murs ont vibré
comme si quelqu’un se frayait un passage
en faisant résonner l’écho
de tout ce qui hurle en nous
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10. |
La senteur du feu
03:05
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LA SENTEUR DU FEU
la senteur du feu
dans les rues de l’hiver
un soleil incandescent
sur l’enclume du ciel
le soir forge la lumière
en fera-t-il une arme
pour combattre la noirceur
ou un outil pour réparer le monde
la senteur du feu
dans les rues froides et désertes
aucun incendie en vue
mais quelque chose brûle
c’est peut-être juste quelque bûche
dans un poêle ou un foyer
mais qui sait si ce n’est pas le monde
qui se consume de l’intérieur
derrière les traces de pas
devenues cendres sous les pieds
la flamme de vie brûle encore
et parfume le silence
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11. |
Heureusement
03:15
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HEUREUSEMENT
est-ce qu’on est encore une fois passé à côté
les derniers rayons d’un jour clair s’envolent
avec la fumée qui monte de la ville
le crépuscule fait vibrer les dunes de l’hiver
pas de tempête aujourd’hui
le calme des jours sans histoire
le travail la routine
les gestes et les pensées pré-programmés
heureusement entrecoupés de messages
dans le courrier électronique
et de quelques coups de patin
sur la glace presque déserte à midi
mouvements dans l’air et la lumière
qui glissent maintenant sous la plume
alors que le ciel
par la lucarne
tourne un œil plein de malice
du côté de l’infini et du mystère
car le soir arrive
dans sa veste de suède bleue
avec son sourire qu’on appelle la lune
le soir arrive escorté d’ombres et d’étoiles
que l’on soit ou non passé à côté de la lumière
l’obscurité est pavée de lueurs nouvelles
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12. |
Embrasement
03:30
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EMBRASEMENT
(pièce instrumentale)
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Jean Perron Québec
Écrivain, musicien et artiste visuel, Jean Perron a publié 24 livres en plus de créer entièrement plusieurs albums de pièces instrumentales, de chansons et de poésie accompagnée de musique. Il réalise aussi des courts métrages, y compris des vidéos de certaines de ses compositions. ... more
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