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Soleils rajeunis (album 2022)

by Jean Perron

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1.
AVANT LA NOIRCEUR frémissant dans des restes de pluie le reflet des tisons du jour le crépuscule prend froid des voiliers reviennent des couples se prennent par le bras les regards fouillent l’horizon les visages brillent d’une ultime lueur allons chanter notre présence notre passage parmi les vivants allons célébrer notre chance allons-y avant la noirceur des oiseaux semblent se dépêcher s’élancent de branche en nuage d’écho en écho de bruit ancien en bruit neuf on refait ce qu’on aime faire de vent qui tombe en vent qui se lève je me détourne de la rumeur allons nous frotter au mystère de ce qui émerge de rien allons chanter notre naissance allons-y avant la noirceur fluide le ciel se remplit de nuées de murmures de signes de gisements tout est très clair mais nous échappe quand même
2.
BRÛLER SANS RIEN DÉTRUIRE au coin de la rue parmi les nuages sombres j’ai vu jaillir la flamme de vie qu’elle était belle par-dessus les toits des maisons ces foyers un brin somnolents à l’approche de la nuit j’ai marché jusqu’à atteindre un espace ouvert où je pourrais voir dans la vastitude la flamme de vie brûler sans rien détruire elle se consume dans l’âtre du crépuscule entraînant dans sa lumière le bois mort qui tient lieu de pensée elle fait lever les yeux elle invite à laisser place à l’élévation
3.
CES JOURS QUI SE FONDENT DANS LES SOIRS le solstice d’été s’étire de juin à juillet comme les jours chevauchent les nuits le soleil transmet sa flamme aux feux de joie qui apparaissent ici et là sur terre en même temps que les étoiles dans le ciel les plus longues journées se mêlent à la noirceur au soir qui vient en prenant son temps tout en nous redonnant le nôtre nous toujours quelques pas derrière notre vie cherchant à la rattraper avant qu’elle ne s’éteigne avec le soleil je trempe mes doigts dans le crépuscule je fais chatoyer les notes de ma musique et les mots que j’écris dans l’ombre dévorante les mots mêlés fondus jumelés au silence ainsi trouvent leur équilibre et s’harmonisent les êtres et les choses en sursis les histoires qui finissent et celles qui commencent
4.
FENÊTRE OUVERTE j’ai dans la tête un pays de paysages sur des chemins de reflets d’histoires au cœur du monde et toujours le nez dehors un art de vivre et d’être présent des champs aux fleurs méconnues sur une mer de verdure éclats de couleurs astres flottants au bout de leurs tiges j’ai dans la tête un voilier de beaux nuages ailes d’oiseaux au-dessus du temps voguer avec les saisons et leur lumière dans l’infini va-et-vient des routes à la tombée du jour la fenêtre ouverte je chante à la guitare le ciel se couche sur la rivière j’ai dans la tête un pays de paysages sur des chemins de reflets d’histoires j’ai dans la tête un voilier de beaux nuages ailes d’oiseaux au-dessus du temps à la tombée du jour la fenêtre ouverte éclats de couleurs astres flottants avec le courant
5.
BOUFFÉE D’AIR (pièce instrumentale)
6.
Le balcon 03:05
LE BALCON Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs ! Tu te rappelleras la beauté des caresses, La douceur du foyer et le charme des soirs, Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses ! Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon, Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses. Que ton sein m’était doux ! que ton coeur m'était bon ! Nous avons dit souvent d'impérissables choses Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon. Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées ! Que l'espace est profond ! que le coeur est puissant ! En me penchant vers toi, reine des adorées, Je croyais respirer le parfum de ton sang. Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées ! La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison, Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles, Et je buvais ton souffle, ô douceur ! ô poison ! Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles. La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison. Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses, Et revis mon passé blotti dans tes genoux. Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton coeur si doux ? Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses ! Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis, Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes, Comme montent au ciel les soleils rajeunis Après s'être lavés au fond des mers profondes ? - Ô serments ! ô parfums ! ô baisers infinis !
7.
SOLEILS COUCHANTS Une aube affaiblie Verse par les champs La mélancolie Des soleils couchants. La mélancolie Berce de doux chants Mon cœur qui s’oublie Aux soleils couchants. Et d’étranges rêves, Comme des soleils Couchants, sur les grèves, Fantômes vermeils, Défilent sans trêve, Défilent, pareils À des grands soleils Couchants, sur les grèves.
8.
DE PRÈS OU DE LOIN dans les craquements des instants on peut entendre des pas des chuchotements un chant une chute d’étoiles rue de l’infini les saisons passées les lumières trop claires tout le mal qui s’est acharné tout l’amour qui est encore là les rires de bon cœur et les pleurs de joie glissent vers la suite du monde dans l’eau des ruisseaux tout fait son chemin le temps aussi tout n’avance pas au même rythme tout finit mais pas en même temps quelqu’un nous fait signe au loin
9.
Détonations 03:25
DÉTONATIONS le réflexe d’aller d’une fenêtre à l’autre et de scruter le décor habituel maintenant chargé de mystères et de menaces après ces détonations un coup d’oeil vers l’immeuble d’en face en bas de l’escalier rien à voir ni dans la rue qui s’étire en bâillant sous les yeux vitreux et rougis des façades à l’approche d’une nuit sans nuages aucun feu d’artifice dans l’aura des grands paons de béton pas de bombardement non plus heureusement rien d’important en fait rien à craindre ni à admirer à l’horizon sans fumée donc sans feu mais les détonations ne venaient pas de si loin les murs ont vibré comme si quelqu’un se frayait un passage en faisant résonner l’écho de tout ce qui hurle en nous
10.
LA SENTEUR DU FEU la senteur du feu dans les rues de l’hiver un soleil incandescent sur l’enclume du ciel le soir forge la lumière en fera-t-il une arme pour combattre la noirceur ou un outil pour réparer le monde la senteur du feu dans les rues froides et désertes aucun incendie en vue mais quelque chose brûle c’est peut-être juste quelque bûche dans un poêle ou un foyer mais qui sait si ce n’est pas le monde qui se consume de l’intérieur derrière les traces de pas devenues cendres sous les pieds la flamme de vie brûle encore et parfume le silence
11.
Heureusement 03:15
HEUREUSEMENT est-ce qu’on est encore une fois passé à côté les derniers rayons d’un jour clair s’envolent avec la fumée qui monte de la ville le crépuscule fait vibrer les dunes de l’hiver pas de tempête aujourd’hui le calme des jours sans histoire le travail la routine les gestes et les pensées pré-programmés heureusement entrecoupés de messages dans le courrier électronique et de quelques coups de patin sur la glace presque déserte à midi mouvements dans l’air et la lumière qui glissent maintenant sous la plume alors que le ciel par la lucarne tourne un œil plein de malice du côté de l’infini et du mystère car le soir arrive dans sa veste de suède bleue avec son sourire qu’on appelle la lune le soir arrive escorté d’ombres et d’étoiles que l’on soit ou non passé à côté de la lumière l’obscurité est pavée de lueurs nouvelles
12.
Embrasement 03:30
EMBRASEMENT (pièce instrumentale)

about

SOLEILS RAJEUNIS
(nouvel album)

Quoi de plus banal qu’un coucher de soleil? Et pourtant, quoi de plus inépuisable? De l’émerveillement à la mélancolie en passant par les questionnements sur l’origine de l’univers, le coucher de soleil suscite autant d’émotions et de réflexions qu’il déploie de variations de couleurs dans le ciel tantôt dégagé, tantôt chargé de nuages de toutes les formes.

Ce nouvel album, je l'ai encore une fois entièrement créé moi-même en numérique, y compris les photos. Sur celle de la couverture, on peut voir un bâtiment désaffecté, un ancien dépanneur aux fenêtres placardées, ainsi qu’une cabine téléphonique, vestige d’une autre époque. Dans le ciel, les teintes du coucher de soleil sont toutefois aussi neuves qu’avant et même aussi fraîches qu’à des époques encore bien plus lointaines, comme au dix-neuvième siècle quand Baudelaire s’exclamait « Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées! » dans son poème « Le balcon » et qu’il se demandait si les meilleurs moments passés avec un être cher pourraient un jour renaître « comme montent au ciel les soleils rajeunis ». J’ai fait de ces deux derniers mots le titre de l’album et je les ai écrits avec mon nom sur la photo comme si je les traçais à la craie sur l’asphalte.

Le poème « Le balcon », je l’ai jumelé à une de mes compositions. J’ai aussi mis en musique « Soleils couchants » de Paul Verlaine. Je suis l’auteur de tous les autres textes. Trois compositions, « Détonations », « La senteur du feu » et « Heureusement », ont déjà paru sur mon site de musique avant d’être intégrées à l’album. Une autre, « Fenêtre ouverte », a déjà été publiée aussi, mais avec des arrangements différents. Le reste de l’album est inédit, y compris les pièces instrumentales qui ont pour titres « Bouffée d’air » et « Embrasement ». La plupart de mes compositions ont un texte en partie chanté et en partie parlé (ce qui est aussi une façon de chanter) et des passages instrumentaux qui ne sont pas juste un accompagnement mais ajoutent d’autres dimensions à ma poésie.

Je joue tous les instruments comme un peintre se sert de couleurs, d’outils et de techniques mixtes pour créer une toile. J’enregistre ma voix et les instruments directement dans mon ordinateur à partir d’un micro muni d’un câble USB en me servant d’un logiciel de mixage, selon la méthode qu’on appelle « overdub », c’est-à-dire que j’enregistre les pistes séparément et je les superpose. Les arrangements et le mixage font aussi partie du travail de création.

Il suffit de cliquer sur l’image pour écouter gratuitement l’album au complet. Seul le téléchargement est payant pour une modique somme. Il est aussi possible de sélectionner des morceaux individuels, de lire le texte à l’écran quand il y en a un et de découvrir les instruments utilisés ainsi qu’une photo que j’ai prise pour chaque composition.

credits

released June 16, 2022

textes (sauf Le balcon et Soleils couchants), musiques, photos, arrangements et production : Jean Perron

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Jean Perron Québec

Écrivain, musicien et artiste visuel, Jean Perron a publié 24 livres en plus de créer entièrement plusieurs albums de pièces instrumentales, de chansons et de poésie accompagnée de musique. Il réalise aussi des courts métrages, y compris des vidéos de certaines de ses compositions. ... more

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