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Sur le chemin étoilé (album)

by Jean Perron

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1.
Marée basse 03:20
MARÉE BASSE ouvrir les yeux repousser les ténèbres prendre une grande respiration laisser l’air parcourir mon corps commencer le jour à marée basse sans me presser descendre l’escalier prendre un café au miel et au lait remonter allumer l’ordinateur dans mon espace de travail des idées à mûrir ou décanter à grands pas sortir de la maison dans les rues dans les sentiers sur les pistes marcher pour le plaisir de marcher maintenant l’air que j’avais respiré à mon réveil couché dans mon lit se transforme en air de musique et des mots s’écrivent dans ma tête voici le soir une énergie nouvelle derrière ma fenêtre éclairée encore envie de jouer de la guitare mais aussi de vous tendre la main sur les cordes sensibles de la vie le monde a soif de bonté de beauté la lune et le soleil se rencontrent dans les marées sous nos paupières
2.
L’ALPHABET DES PAS les cloches sonnent sans raison et nous aussi sonnez cloches sans raison et nous aussi nous nous réjouirons au bruit des chaînes que nous ferons sonner en nous avec les cloches quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps comme le papier froissé de l’emballage défait et toutes nos actions sont contrôlées il n’y a rien de caché l’eau de la rivière a tant lavé son lit que même la lumière glisse sur l’onde lisse et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres les cloches sonnent sans raison et nous aussi les soucis que nous portons avec nous qui sont nos vêtements intérieurs que nous mettons tous les matins que la nuit défait avec des mains de rêve nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent nous marchons pour échapper au fourmillement des routes je sais que je porte la mélodie en moi et n’en ai pas peur la nuit vieille de masques laisse toutes les nuits entrer en moi sa longue jeunesse qui ne perdra plus pied sur ce sol ennemi avec l’air que l’on chante lointain de plus en plus lointaine enfance un ange ne craint pas de rester suspendu dans l’air après avoir jeté la clef par la fenêtre quel est ce sourire perpétuel qui nous regarde et que les nuits d’été nous appelons mystère imparfaits retours des longues méditations magiques des méditations chercheuses de hantises et d’éclatements des pointes extrêmes des lumineuses longitudes des hauts regards de la fatigue des neiges œil toujours neuf au retour des choses homme un peu animal un peu fleur un peu métal un peu homme un peu d’or parsemé entre les forêts et les lacs les rivières se penchent à ton oreille et disent la secrète histoire afin que tes doigts puissent continuer leur course à travers les pistes musicales un homme est si peu de choses qu’un fin filet de vent l’emporte l’homme il faut savoir regarder avec un œil plus grand qu’une ville car chaque note est grande et voit (Extraits choisis de L’homme approximatif de Tristan Tzara)
3.
Le travail 03:55
LE TRAVAIL 1 on dit que les maisons travaillent quand elles craquent si travailler est quelque chose qui s’entend l’effondrement du monde implique un dur labeur ne me cherchez plus sous quelque décombre mais dans le silence qui suit l’étonnement silence rempli de moteurs et d’horloges plus il craque plus le monde travaille on avait cru que c’était le contraire bande de paresseux cachez-vous dans les bâtiments les plus neufs 2 sous son air d’homme ordinaire il se voit en super héros quand on y pense il l’est vraiment pour remplir ses obligations sous son fard de femme exemplaire elle cherche son vrai visage elle aimerait bien faire autre chose sans avoir à se vendre prisonniers de la fin du mois ils ont oublié la question qu’ils posent pourtant aux enfants que veulent-ils faire dans la vie dans les lueurs du petit jour apparaît un animal peut-être un chien peut-être un loup il fait signe de le suivre travailler sur soi-même comme on entretient sa maison meilleur moyen d’éviter de craquer en fin de journée
4.
À CIEL OUVERT des ombres de goélands une ronde sur l’asphalte d’autres oiseaux noirs et téméraires semblent vouloir défier les machines humaines ils traversent à la hauteur des museaux qui grondent se mesurent à la vitesse des moteurs au dernier moment à fleur de collision pendant qu’au-dessus de l’autoroute les goélands se contentent de tourner est-ce l’air le ciel l’espace que ces oiseaux disputent aux hommes jusqu’au niveau du sol sont-ils messagers de la mort une malédiction guettant les pare-brise ou tiennent-ils simplement des épreuves pour connaître les forces qui leur sont étrangères pour défier les lois de la nature comme le font les hommes horizon inondé mirage évaporé
5.
LES SOIRS SANS NOM les soirs sans nom sont ouverts la soif de vivre au bout des jours obscurs ce sont des fêtes secrètes des espaces où le temps passe autrement soirs sans nom soirs sans nom ils ne sont pas à l’horaire on les attrape au vol si on s’élève si on sort du régiment des lieux communs des mots vides de sens soirs sans nom soirs sans nom en dehors des faux chemins des embouteillages d’idées reçues pour ôter les étiquettes pour que la vie redevienne un cadeau soirs sans nom soirs sans nom hors de la grande machine à produire et reproduire le même les soirs sans nom nous attendent à l’heure incertaine où tout est possible soirs sans nom soirs sans nom
6.
Mutinerie 03:30
MUTINERIE 1 mutinerie d’une nuit d’avril écoute, dit un mort à son voisin des gouttes de pluie se mettent à danser elles s’arrêtent un instant une pulsation martèle le silence c’est mon cœur entends-tu je revis la terre s’éveille je refuse de dormir 2 écoute encore un instant un doux crépitement tient le monde en respect chantiers déserts villes-champignons immobiles une araignée sous la douche trêve de tentacules 3 le décor se dissout les couleurs chantent l’ombre et la lumière jouent à cache-cache le vent trame un drôle de ballet deux trois nuages regagnent leur tanière un souffle d’orage excite les feuillages s’apaise sans raison la vie roule dans mes yeux éclat d’étoile du fond des années-lumière
7.
LIGHTS OF THE CITY (SEXE ET VIOLENCE) Lights of the city always lights upon lights streets glowing so bright run with shadows in the night violence des images caresses du regard avec un coup d’pied ou par un baiser avec un sourire ou à grands coups d’poings je peux t’étendre sexe et violence au creux du temps que transporte le vent des oiseaux font l’amour dans leur nid pendant que des chats se battent pour aller les dévorer des femmes rêvent à l’amour des hommes d’un lointain pays pendant que des soldats leurs maris se massacrent au-delà des frontières everything is alive everyone just seems so strange you have fire in your eyes and you shiver with desire you’re all spinning in your cars and you’re burning all the streets and you’re walking in and out of all the bars sexe et violence le feu fait bouillir l’eau qui l’éteint sexe et violence patte de velours et griffes de fer sexe et violence communication universelle un baiser pour te dire qui je suis un fusil pour te le rappeler d’un bout à l’autre du monde quand ce n’est pas un c’est l’autre la nuit dans leur prison des criminels pleurent hallucinations sur les murs peuplés d’images mortes love is biting you like a crazy dog from hell you’re a danger for yourself you’re a zombie murderer blow your mind all night until dawn opens your eyes sad you never saw the things you should have seen sexe et violence rose écarlate épines sanglantes sexe et violence des blessures et des soins des mains qui brisent et qui soulagent sexe et violence je peux m’approcher de toi
8.
ELLE SE DEMANDE OÙ VA LA NUIT elle se demande où va la nuit avec ses lumières et ses ombres elle se demande ce qu’elle entend quand le silence se fait pesant elle voudrait s’enfuir n’importe où hors de ce temps hors de ce monde au bout de tout au bout de rien elle se morfond à sa fenêtre cherche des yeux une passerelle vers un paysage enchanté là où rien ne lui ferait mal elle se demande où va la nuit avec sa faune de moteurs elle se demande si dans le noir quelqu’un viendra à son secours un être épargné par le vent qu’une étoile déposerait chez elle comme une douce raison d’être elle se demande si cette chanson a été écrite pour elle elle guette des signes dans le ciel pour donner un sens à sa vie elle se demande où va la nuit elle se demande où va la nuit elle se demande où va la nuit et si elle reverra le jour
9.
ICI DEPUIS TOUJOURS 1 je sors de la douche et quelque part dans une jungle tropicale la pluie cesse derrière la fenêtre un décor aussi transparent que la vitre à l’infini des couleurs se succèdent à travers les maisons du quartier disparaissez soleils empalés par des tours à bureaux nuages déchirés d’oiseaux sanglants aujourd’hui je ne prends pas la route des heures le temps peut toujours me courir après 2 les maigres boisés si frileux aux abords des quartiers résidentiels se gonflent de brousse aux yeux asphyxiés par la grisaille l’air est une couleur précise mais sans nom une cascade aux chuchotements délirants éclairs de chaleur éclats de soudure c’est toujours le même été qui continue visage d’enfant attentif aux feuillages les autres saisons n’étaient qu’un rêve je m’éveille à l’odeur des champs dans l’orchestre invisible mon cœur bat je suis ici depuis toujours
10.
LE SOURIRE DE LES PAUL jusqu’à son dernier souffle à 94 ans les doigts déformés par l’arthrite Lester William Polsfuss a continué de jouer un sourire d’enfant heureux sur son visage Les Paul est vivant dans chaque instrument qui porte son nom et je préfère les guitares aux armes à feu pour combattre le mal et un peu changer le monde en branchant le micro dans l’ordinateur je pense aussi à Les Paul pionnier de l’enregistrement multipiste ses expériences sonores résonnent encore comme le peintre aux techniques mixtes le musicien intègre le mixage à son art comme Rimbaud devient un opéra fabuleux dans la chambre d’écho des gitans somnambules
11.
SUR UNE TERRASSE sur une terrasse j’ai eu tant de conversations ce n’était pas tant pour refaire le monde que pour prendre le temps par la main tout ce temps qui court sans savoir où aller qui s’envole et vole sans jamais atterrir sur une terrasse chez moi les nuits d’été il m’arrive de veiller seul avec le temps pas nécessairement apaisé mais en harmonie avec les astres avec les arbres avec les arbitraires moissons de la vie je rêve d’entendre se concerter les voix humaines de toutes les terrasses je rêve de les entendre enfin en accord avec le feu l’air l’eau et la terre
12.
SUR LE CHEMIN ÉTOILÉ comme un regard croisé un instant des phares traversent la nuit la fenêtre peuplée de reflets les lignes de vie et les ombres du temps sur leurs branches fanées dans l’automne avancé les pimbinas encore rouges au matin beaux petits fruits de ce qui a été des jours qui ne sont toujours pas morts viens sur le chemin étoilé quoi qu’il en soit j’irai chanter la joie viens sur le chemin étoilé quoi qu’il en soit je serai avec toi le temps fait bouger les choses comme on déplace de l’air en marchant tranquillement le soir descend et on passe d’une saison à une autre revient le souvenir des cailloux lancés sur le lac gelé juste avant l’hiver un appel à retourner dans ce sentier pour rebondir sur la dureté du monde viens sur le chemin étoilé quoi qu’il en soit j’irai chanter la joie

about

Récemment, j’ai parcouru les routes de l’automne et, tout en prenant le temps de savourer cette magnifique saison en marchant dans les rues et les sentiers, j’ai beaucoup travaillé à mettre la dernière main au nouvel album que voici : Sur le chemin étoilé.

Qu’est-ce que c’est? Avant tout de la musique et des mots… ou l’inverse.

J’ai un style plutôt qu’un genre et c’est un style éclectique. Sur cet album, les lignes de basse très rythmées et les guitares électriques saturées sont à l’avant-plan. Mais à cette trame de fond, j’ajoute souvent d’autres guitares aux sonorités très variées. Je joue aussi un peu de piano, du clavier avec des effets d’orgue et de cordes, de l’harmonica, du glockenspiel, du tambourin et du djembé.

Voici douze compositions inédites. Si elles ont toutes des paroles, seulement trois d’entre elles peuvent vraiment être qualifiées de chansons. Les autres sont plutôt hybrides. La plupart ont un texte en partie chanté et en partie parlé, ce qui est une autre façon de chanter.

Étant donné qu’en librairie l’espérance de vie d’un livre n’est en général que de quelques mois, il est important pour moi, dans mes projets multidisciplinaires, de combattre ce darwinisme commercial en donnant une autre vie à certains de mes textes publiés. C’est ce que j’ai fait encore une fois. Des extraits de mes recueils de poésie Rock Desperado, Parfums des rues et Un radeau au soleil défient le temps et la loi du marché sur cet album. J’ai aussi assemblé librement des extraits de L’homme approximatif de Tristan Tzara pour former un texte à dire sur une composition à la fois très rock et un peu planante que j’ai intitulée L’alphabet des pas – des mots bien sûr extraits du livre.

Venez faire un tour sur le chemin étoilé et découvrez aussi mon hommage au musicien et inventeur Les Paul et bien d’autres choses encore, le tout en écoute gratuite. Seuls les téléchargements sont payants et sont entièrement optionnels.

Vous pouvez écouter cet album au complet en continu en cliquant sur le premier titre. Mais ce qui est peut-être plus intéressant, c’est de cliquer séparément sur chaque titre et, tout en l’écoutant, de regarder la photo qui l'accompagne, lire mon commentaire sur la génèse de la composition, ainsi que les paroles, et découvrir quels instruments j’ai utilisés.

Si vous aimez ce que vous écoutez, vous pouvez aussi découvrir, tout aussi gratuitement, l’ensemble de mes publications sur Bandcamp.

credits

released October 25, 2018

auteur, compositeur, arrangeur, interprète, producteur et photographe : Jean Perron

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Jean Perron Québec

Écrivain, musicien et artiste visuel, Jean Perron a publié 24 livres en plus de créer entièrement plusieurs albums de pièces instrumentales, de chansons et de poésie accompagnée de musique. Il réalise aussi des courts métrages, y compris des vidéos de certaines de ses compositions. ... more

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